La réforme de la FDE vue par le ministre : explication de texte

Explication de texte de l’interview du ministre V. Peillon FR3 Poitou le 3 février.
La formation des enseignants avant / après la réforme, vue par V. Peillon.

avant la réforme :
« Nous avons voulu remettre en place une formation pour les enseignants en France,  elle avait été supprimée, c’est  quand même incongru. On envoyait des étudiants à plein temps devant des élèves tout de suite sans aucune formation. »
après la réforme :
« Il y a deux ans : une année où il y a déjà  des stages avant le concours, pour passer des concours dans lesquels l’aspect professionnel compte puis une année avec à moitié simplement devant les élèves et le reste du temps de la formation »
Dit comme ça, évidemment, c’est vendeur. Reprenons :
avant Peillon, c’était :
– année Bac+4 (M1) :  stages et formation
– année Bac+5 (M2) : écrit du concours en début d’année, stages avec visites de formateurs (5 semaines en responsabilité pour les admissibles, en observation pour les autres), formation (disciplinaire et didactique), oral du concours en fin d’année
– année suivante : plein temps en responsabilité dans la classe pour les admis au concours, avec suivi par un tuteur (visites, aide à la préparation) et l’équivalent de 3h/semaine de complément de formation mise en place par l’inspection
Donc de l’observation + 5 semaines en responsabilité (avec  visites) avant le métier.
avec la réforme :
– année Bac+4 : 6 semaines de stage d’observation + formation + préparation aux écrits et oraux du concours (printemps) la même année
– année Bac+5 : mi-temps de stage en responsabilité seul devant élèves pour les admis au concours (3 visites) + formation master 2 avec mémoire, recherche, didactique, retour sur la pratique…
– année suivante : temps plein devant élèves, tout seul
Donc 6 semaines de stage d’observation avant prise en main d’une classe à mi-temps en totale responsabilité sur l’année.
L’idée que la formation des enseignants avait disparu et que la réforme la remet en place est bien passée dans le grand public, mais elle est fausse.
Le tour de magie consiste à présenter le mi-temps en responsabilité dès le M2 comme une amélioration par rapport au temps plein (avec un peu de formation + tuteur) de l’année APRES le master !
En réalité, ce mi-temps est intégré au plafond de l’emploi. Les étudiants sont donc des moyens d’enseignement pour les établissements (certes à mi-temps !), un an plus tôt que dans la situation précédente.

Le deuxième tour de magie consiste à marteler, pour s’en convaincre, que ce stage mi-temps est formateur. Mais on voit que cela ne peut être possible que si on sort les stages des plafonds d’emploi, de manière à ce que les étudiants ne soient pas d’abord des moyens de remplacement. C’est à cette condition que les étudiants pourraient être confrontés à des pratiques différentes, prendre le temps d’échanger avec les équipes, se former à la polyvalence par l’expérience de terrains de stage les plus variés possibles.

C’est pourquoi nous demandons la réduction du temps de stage M2 à un tiers-temps, de la formation et des temps de décharge pour les tuteurs, des moyens pour la formation continue…

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