Monsieur le Ministre,
La réforme de la formation des enseignants et CPE est indispensable. La formation constitue un des leviers d’évolution de notre système éducatif en quête de réussite de tous les jeunes. Or, six mois après l’ouverture des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (ÉSPÉ) nos premières remontées, recueillies notamment sur notre observatoire de la formation, font état d’un certain nombre de dysfonctionnements qui nécessitent des remises à plat. Le courrier des directions générales de l’enseignement scolaire, de l’enseignement supérieur et des ressources humaines adressé le 10 mars dernier, aux présidents d’université, aux recteurs, et aux directeurs d’ESPE lève certaines inquiétudes mais ne répond pas à l’ensemble des problèmes.
L’absence d’un cadrage national fort conduit à des inégalités de volumes et de contenus de formation sur le territoire ainsi qu’à des incertitudes sur les programmes et les critères d’évaluation des concours. Les moyens alloués ne sont pas à la hauteur de l’ambition affichée. Les conditions de travail des formateurs sont fortement dégradées. Le temps de service excessif des fonctionnaires stagiaires est incompatible avec une formation réflexive en lien avec la recherche. Qui plus est, la moitié d’entre eux seront à la rentrée en pleine responsabilité devant des élèves sans complément de formation. Dans ce contexte défavorable des conditions de formation, la crise de recrutement perdure dans certaines disciplines ou académies.
La FSU a toujours considéré cette première année comme transitoire. Elle vous demande l’ouverture de discussions permettant de déboucher sur des mesures d’urgence et à plus long terme, nécessaires pour améliorer la réforme dans la durée.
Vous trouverez en annexe de ce courrier une analyse plus approfondie des problèmes cités ainsi que nos propositions.
La FSU reste disponible pour tout échange que vous jugerez utile.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de mes salutations respectueuses.