Face à la gravité des problèmes et à l’importance des enjeux, le ministère… lance (encore) des enquêtes

Communiqué de presse Snesup 25 novembre 2014

L’ordre du jour du CNESER du 24 novembre comportait la présentation du rapport conjoint des deux Inspections générales (IGEN & IGAENR) sur la mise en place des ESPE, ainsi que celle des travaux du comité de suivi ESPE présidé par D. Filatre.

En même temps que l’importance des enjeux et la nécessité de réussir, les deux interventions ont souligné les difficultés liées à la mise en place de la réforme et des ESPE. Ces constats recoupent les alertes maintes fois émises par le SNESUP-FSU et la FSU.

Mais plus que des difficultés « passagères », dues à la précipitation de la mise en œuvre de la réforme, ce sont bien des problèmes structurels qui sont mis en évidence dans ces rapports. Derrière le pilotage « complexe », le cadrage « insuffisant » ou « tardif », le « manque d’anticipation », la « diversité des publics », les « difficultés » de mise en stage… c’est en réalité la conception même de la formation et la place du concours qui font problème.

Deux points de convergence avec les analyses de la FSU ont émergé lors des échanges au CNESER : d’une part l’idée qu’il ne faut pas confondre directives pour le pilotage des ESPE et analyse des besoins exprimée par les personnels des ESPE et, d’autre part, la reconnaissance à mi-voix que, dans l’état actuel des choses, c’est bien le concours qui pilote la formation !

Quel est l’impact réel de ces rapports et de leurs recommandations, très générales ? Pour le moment, aucune proposition concrète susceptible de faire avancer la formation des enseignants n’en émerge. Et le SNESUP-FSU ne peut se contenter de l’annonce ministérielle d’adresser des « enquêtes » aux équipes de direction des ESPE (trois déjà depuis le début d’année… mais aucun retour ni proposition d’amélioration !).

Pour le SNESUP-FSU, il y a trois leviers essentiels pour lever les difficultés :

• repenser la formation pour un parcours de formation vraiment progressif : revenir sur la position actuelle du concours en milieu de master, réduire le temps de stage en responsabilité, donner la priorité à la formation et non à l’utilisation des étudiants, en formation professionnelle, comme moyens d’enseignement

• rétablir la collégialité dans les instances et redonner leur place aux élus des personnels (en attribuant plus de 50 % de sièges aux élus dans les CE, en intégrant les personnels dans la composition du COSP)

• attribuer les moyens suffisants pour la formation et toutes les activités de la formation des enseignants avec un budget fléché pour les ESPE
Le SNESUP-FSU demande que soit mise en place une mission d’information contradictoire avec CNESER et CSE sur la réforme de la formation des enseignants.

Comments are closed, but trackbacks and pingbacks are open.