Vigilance pour la formation des lauréats titulaires d’un M2 MEEF

Au mois de décembre, le MEN a laissé entendre, dans diverses audiences, qu’il supprimerait la 1/2 décharge de formation pour les  fonctionnaires stagiaires déjà titulaires d’un MEEF. Les syndicats ont bien entendu protesté.

Lors du comité de suivi de suivi de la réforme de la FDE du 18 décembre 2014, les représentants du MEN ont fait un peu machine arrière et n’ont présenté cette mesure que comme une hypothèse de travail. Le comité de suivi a tout de même voté à l’unanimité un vœu : celui que les stagiaires ne soient pas à plein temps l’an prochain et bénéficient d’une alternance (sans spécifier à quelle hauteur devait être la décharge).

Ce vœu est important mais pour autant, rien n’est gagné. Le MEN doit rendre publique sa décision mi-janvier.

Nous vous invitons à dire haut et fort, au sein de vos ESPE, via des motions, des déclarations, etc., qu’il est impensable de supprimer la décharge de ces stagiaires parce qu’ils ont besoin d’un fort complément de formation (a minima le mi-temps actuel).

En effet, malgré leurs deux années de master, ils ont eu une formation tronquée puisqu’ils n’ont pas accédé à un stage en pleine responsabilité avec analyse de pratiques et qu’ils ont dû par priorité re-préparer le concours (qui ne couvre qu’un périmètre réduit du champ de formation) parallèlement à leur M2.

Ces stagiaires ont par conséquent besoin, a minima, d’un mi-temps de décharge, pour, d’une part préparer leurs 10h de cours, participer à la vie de l’établissement, rencontrer leur tuteur et, d’autre part, pour compléter leur formation avec des contenus incontournables : analyse de la pratique, de l’activité des élèves et de l’enseignant (didactique professionnelle), de réflexion sur des études de cas de situations professionnelles (gestion de situations critiques), formation à l’évaluation ainsi que des compléments de formation de didactiques disciplinaires non étudiées pour le concours.

Ils ont  également besoin d’une année de T1 pour étudier des contenus qui, jusqu’à aujourd’hui, se font de manière superficielle dans le « tronc commun » : l’égalité hommes-femmes, travail sur le handicap, les partenariats, etc.
Ce sont les conditions à réunir pour permettre la construction d’une identité professionnelle et l’acquisition des compétences professionnelles nécessaires à l’évolution tout au long de la carrière. C’est une mission essentielle des ESPE.

Il faut cependant éviter les dérives actuelles. Pour avoir du sens, la formation de ces stagiaires déjà titulaires d’un M2 MEEF doit être pensée de manière spécifique de façon à éviter les malaises, les tensions, le sentiment de découragement et d’infantilisation qu’ils ont vécus cette année, en ayant l’impression de refaire le même parcours, avec les mêmes évaluations.

Sachant que ces FS déjà titulaires du MEEF représentent des pourcentages non négligeables de lauréats, leur parcours doit absolument être anticipé. Il est nécessaire de le repenser afin d’éviter que les étudiants ne s’organisent pour volontairement « échouer » au master de peur de se retrouver sans « vraie formation par alternance » à temps complet la rentrée suivante (autrement dit, envisager leur parcours sur trois ans : deux années de master + une année de FS).

Enfin, les syndicats de la FSU demandent toujours une mise à plat de l’ensemble du cursus MEEF. En l’état actuel des choses, avec le concours au milieu du cursus et un mi-temps sur le terrain, l’année de M2 est complètement écartelée entre plusieurs exigences contradictoires pour l’ensemble des étudiants : trop lourde avec la re-préparation du concours dans des conditions périlleuses pour les non-lauréats ; trop lourde avec un mi-temps en responsabilité pour les lauréats ; ne répondant pas aux besoins spécifiques de certains lauréats bénéficiant d’un parcours adapté qui y participent.

Ce schéma ne répond pas aux besoins d’une véritable formation professionnelle de qualité en lien avec la recherche. Il est impératif que le temps de stage de M2 soit limité à un tiers-temps et que la formation soit poursuivie sur l’année de T1 avant d’envisager un temps plein.

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