Faire partager les enjeux de la FDE (intervention Snep au congrès FSU)

Le congrès de Poitiers avait bien travaillé sur la FDE et les sujets qui ne font pas accord ne nous ont pas empêché d’avancer.

Ce que nous n’avons pas réussi à faire, c’est à faire partager au plus grand nombre l’idée qu’une formation de haut-niveau, en lien avec la recherche- est un enjeu déterminant pour l’avenir.

Déterminant pour au moins deux objectifs :

  • Faire réussir les élèves et notamment ceux qui n’ont que l’école pour apprendre.
  • Un 2è objectif, beaucoup moins développé et pourtant important. Celui qu’une formation de haut-niveau est la garantie d’une reconnaissance sociale et donc d’attractivité du métier , mais aussi une condition pour que les enseignant.es soient concepteurs et en capacité de tenir tête à leur hiérarchie.

Un enseignant mal formé est fragile. Fragile face aux difficultés de ses élèves, fragile face aux pressions des parents, fragiles face aux partenaires de plus en plus nombreux à investir l’école, fragile face à la hiérarchie.

Pour ces raisons, les formations initiale et continue devraient être plus prises en charge par l’ensemble des militant.es et pas seulement les spécialistes du sujet.

Evidemment, face à nous, nous avons un pouvoir qi veut l’inverse. Qui affirme qu’il veut des enseignants concepteurs avec un master, mais qui se sert de la FDE comme une marge d’ajustement et aimerait bien des enseignants dociles.

Il faut donc s’attendre à ce qu’il détourne tous nos mandats :

  • Notre revendication de pré-recrutement est déjà détournée avec des « apprentis-professeurs » qui financent eux-mêmes leurs études…au détriment de leur formation
  • Il cherche à contourner les concours en permettant – au nom de la lutte contre les discriminations favoriser des entrées diverses dans le métier et au passage fragiliser le statut de la fonction publique. C’est pour cela que l’on doit tenir bon sur les concours, y compris au niveau des pré-recrutements. Le mandat d’étude que se donne la FSU ne doit pas être ambigu sur cette question.
  • Il cherche à niveler par le bas les contenus de formation avec la diminution de 40% des volumes de formation et en poursuivant ses attaques sur les contenus disciplinaires, au profit de tronc commun, interdisciplinarité à tout va, formateurs interchangeables, etc.

Nous devons tenir bon sur une formation qui articule disciplinaire et professionnel. Le ministère a repris l’idée de formation intégrée, mais l’a vidé de contenu.

  • Il souhaite que les formateurs soient un échelon hiérarchique intermédiaire. Le meilleur rempart est là encore une formation de formateur en lien avec la recherche, recherche minimisée alors qu’elle est primordiale, tout comme la formation des médecins ne peut se faire sans appui sur la recherche en médecine.

Pour toutes ces raisons, il faut s’atteler à faire partager les enjeux de la FDE à tous les enseignant.es, et en premier lieu les militant.es.

Claire Pontais – débat thème 1 – FDE

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