Des lauréats des concours enseignants obligés de renoncer à leur concours ?

Communiqué de presse – Poitiers, le 13 août 2014

Les étudiants lauréats des concours de recrutement des enseignants doivent terminer leur diplôme de master (année de M2) dans la même université que celle dans laquelle ils ont validé leur M1 : c’est ce qui était prévu et avait été annoncé aux étudiants (sinon, quelle cohérence et quelle continuité entre les deux années du diplôme du M1 au M2 ?). Cela oblige donc à ce que leur stage en responsabilité, qui a lieu pendant l’année de M2 et contribue à la validation du diplôme, se fasse aussi dans cette académie – l’année de M2 étant une année d’alternance, entre lieu de stage (deux jours par semaine) et lieu de formation.

Or, de nombreux étudiants ont été affectés en tant que professeurs stagiaires dans une académie différente de celle où ils se sont inscrits en master.

Dans un premier temps, le ministère a reconnu qu’il y avait eu des erreurs et qu’il allait les corriger… Interrogé le 22 juillet lors d’une séance du Conseil national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (CNESER), le ministère a confirmé que ces affectations hors de leurs académies d’études pour les lauréats des concours ayant validé un M1 métiers de l’enseignement (MEEF) seraient ré-étudiées au cas par cas, dans l’intérêt de l’étudiant, confirmant ainsi la note de service du 10 avril 2014. Les étudiants concernés ont donc fait des demandes de révision d’affectation, écrit aux différentes adresses mises à disposition par le ministère…

Mais, depuis le 22 juillet, de rares cas d’étudiants ont été réétudiés. La majorité d’entre eux est encore dans l’attente d’une réponse à leur demande de recours ; d’autres ont reçu un courrier fin juillet daté… du 10 juillet, c’est-à-dire avant même leur recours, confirmant purement et simplement leur affectation en dehors de leur académie d’origine.

A moins de trois semaines de la rentrée, cette situation est totalement inacceptable pour les étudiants. Concrètement, ces derniers doivent envisager, à la dernière minute, un éventuel déménagement, et sont dans l’incapacité de préparer correctement leur première rentrée dans leur établissement scolaire. Ils sont dans l’incertitude quant à la poursuite effective de leur master, devant s’inscrire pour un M2 dans une nouvelle ESPE, avec des programmes qui peuvent être très différents de celle dans laquelle ils ont obtenu leur M1.

Dans notre académie : tel étudiant de Nantes est affecté à Poitiers alors que l’ESPE de Poitiers ne prépare pas le master qu’il doit valider ! Quelle formation pourra-t-on lui proposer ? Telle autre travaillant jusqu’au 29 août doit déménager en deux jours… Telle autre est affectée sur Versailles quand elle est chargée de famille à Poitiers. Plusieurs, face à la situation intenable qui leur est faite, se disent prêts à renoncer au bénéfice du concours si leur affectation n’est pas révisée.

La FSU Poitou-Charentes,le Snesup et le Snes constatent que le gouvernement et le MENESR n’assument aucunement les conséquences concrètes de la précipitation avec laquelle cette réforme a été mise en place — précipitation que nous avons à plusieurs reprises dénoncée. Elle demande que la mission de formation de nos jeunes collègues et futurs enseignants ne soit pas mise en danger. Il faut revenir sur ces affectations « hors-académie » pour les étudiants qui en ont demandé la révision.

Tout refus serait de la maltraitante institutionnelle !

Signatures :

FSU Poitou-Charentes, Snesup-FSU, Snes-FSU

Contact : Muriel Coret, Snesup, 06 14 47 32 27

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